• Le gouvernement sud-africain a donné le coup d'envoi mardi d'une révision de sa stratégie en matière de défense pour tenir compte de "l'environnement mondial différent", et notamment des problèmes posés par la piraterie maritime, a indiqué son ministre de la Défense Lindiwe Sisulu.

    Cette révision, "attendue depuis longtemps", devra inclure les menaces telles que les actes de piraterie ou la sécurité aux frontières dont le dernier plan stratégique, remontant à 1998, ne tenait pas compte et qui est en partie "complètement dépassé", a-t-il souligné au cours d'un point presse au Cap.

    Le document aura comme horizon l'an 2030 et aura évidemment un impact sur le futur budget, a souligné le président du comité de révision de la défense sud-africaine (SADRC), Rolf Meyer.

    "Lorsque la dernière révision a eu lieu, l'environnement mondial était différent d'aujourd'hui", a-t-il ajouté, citant "ce qui se passe en ce moment sur le continent, en Afrique du Nord et au Proche-Orient".

    Rolf Meyer a été ministre sous l'apartheid et a participé à la rédaction de la nouvelle Constitution du pays après la chute du régime raciste.

    Le comité est "ouvert" et son travail est de "solliciter les points de vue dans la société sur le type de force de défense que nous voulons avoir", a-t-il dit.

    "Il n'y a pas besoin d'avoir d'autorisation spéciale" pour en faire partie, a-t-il ajouté, en réponse aux critiques de l'opposition concernant la présence au sein du comité de Tony Yengeni, 57 ans, un ancien commandant de la branche militaire de l'ANC, condamné pour fraude en 2003 et brièvement emprisonné.

    Le gouvernement de l'ANC, au pouvoir depuis 1994, a privilégié au départ les politiques sociales et taillé dans les budgets de la défense, diminuant de moitié les dépenses en armements et équipements.

    Toutefois, depuis quelques années, le gouvernement a inclus la défense dans ses priorités. Le manque de financements, des problèmes d'incompétence dans l'encadrement ont provoqué la grogne croissante des militaires et conduit à une manifestation le 26 août 2009 à Pretoria.

    Première puissance économique du continent, l'Afrique du Sud se veut aussi un poids lourd diplomatique. Elle était en 2010 au 17e rang mondial des producteurs d'armes.


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