• Le général Raheel Sharif a été nommé mercredi nouveau chef de l'armée pakistanaise, l'institution la plus puissante de ce pays officiellement allié des Etats-Unis dans leur "guerre contre le terrorisme" et confronté depuis des années à l'insurrection des talibans.

    Responsable de l'entraînement et de l'évaluation du personnel au QG de l'armée, le général Sharif succède ainsi à Ashfaq Kayani qui doit prendre sa retraite cette semaine après avoir dirigé pendant six ans cette armée de plus de 600.000 hommes.

    Au Pakistan, seul pays musulman doté de l'armé nucléaire, le chef de l'armée est choisi par le Premier ministre, puis approuvé par le président, parmi une liste sélecte de candidats fournie par la hiérarchie militaire.

    Raheel Sharif, 57 ans et considéré comme proche du Premier ministre Nawaz Sharif, était cité par les observateurs comme l'un des favoris à la succession du général Kayani.

    Né à Quetta d'un père haut gradé de l'armée, Raheel Sharif a étudié à l'académie militaire du pays, commandé des troupes sur le terrain, avant d'être promu au quartier général de la Défense à Rawalpindi, ville jumelle de la capitale nationale Islamabad.

    Il est aussi diplômé du Collège royal des études militaires, au Royaume-Uni. Et son frère aîné, Shabbir, a reçu la plus haut distinction militaire du pays pour son "courage" dans la guerre contre l'Inde de 1971, au cours de laquelle il a perdu la vie.

    "Il a également une très bonne connaissance des opérations de contre-insurrection", a indiqué à l'AFP Talat Masood, ancien général devenu analyste.

    Selon M. Masood, cette nomination marque une continuité avec l'ère Kayani, dont le grand héritage aura été de ne pas trop intervenir dans les affaires politiques de ce pays de 180 millions d'habitants qui a vu trois coups d'Etat militaire depuis sa création en 1947.

    "ll sera intéressant de voir comment il perpétuera la tradition initiée par son prédécesseur de façon à protéger les intérêts de l'armée tout en soutenant le processus démocratique en même temps", a commenté à l'AFP l'analyste politique pakistanais Hasan Askari.

    Lors de la dernière élection législative, en mai dernier, le général Kayani s'était en effet tenu à distance du jeu politique, ce qui avait facilité la première vraie transition démocratique de l'histoire du Pakistan, entre un gouvernement élu ayant complété son mandat de cinq ans et un autre.

    Cette élection avait porté au pouvoir Nawaz Sharif, qui n'a aucun lien de parenté rapproché avec Raheel Sharif selon des analystes.

    Le choix du nouveau chef de l'armée était crucial pour Nawaz Sharif. Premier ministre à la fin des années 1990, il avait nommé Pervez Musharraf à la tête de l'armée mais ce dernier l'avait renversé à la faveur d'un coup d'Etat militaire sans effusion de sang.

    L'Afghanistan en plus des défis internes

    Le général Sharif sera rapidement confronté à d'importants défis, allant des menaces d'attaques des talibans du TTP, principal mouvement rebelle du pays, à la restauration du crédit de l'armée entamé par la persistance des violences dans le pays et par le raid de la CIA qui avait tué Oussama Ben Laden en mai 2011 à Abbottabad (nord), à quelques centaines de mètres de la principale académie militaire du Pakistan.

    Sous le général Kayani, l'armée pakistanaise avait soutenu du bout des lèvres l'appel du Premier ministre Nawaz Sharif en faveur de pourparlers de paix avec les talibans du TTP.

    Mais ce voeu pieux a volé en éclats au début du mois avec l'élimination par un drone américain du chef du TTP Hakimullah Mehsud, remplacé depuis par le mollah Fazlullah, ouvertement hostile à tout rapprochement avec le pourvoir, ce qui a alimenté les rumeurs d'opérations militaires contre les fiefs talibans près de la frontière afghane.

    A ces défis internes s'ajoutent les questions de géopolitiques complexes comme les relations avec les Etats-Unis, premier bailleur de fonds d'Islamabad, et l'Inde rivale, et le rôle du Pakistan dans l'avenir de l'Afghanistan voisin après le retrait des forces de l'Otan l'an prochain.

    "Il devra sécuriser la frontière avec l'Afghanistan, je pense qu'il va consulter la direction de l'armée et faire le ménage le long de la ligne Durand", frontière de facto entre le Pakistan et l'Afghanistan, estime M. Askari.

    Les relations entre le Pakistan et les Etats-Unis restent houleuses, Washington accusant régulièrement Islamabad de soutenir les talibans qui luttent contre Kaboul et ses alliés de l'Otan en Afghanistan.

    Mais l'armée pakistanaise reçoit toujours une précieuse aide financière américaine. Au cours de la dernière décennie, Washington a fourni plus de 23 milliards de dollars en aide au Pakistan, principalement militaire, selon le Congrès américain.


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  • Mécontent du projet de réforme de l’armée, le Groupe Giardino accuse de mollesse la Société suisse des officiers et appelle à le rejoindre. La démarche passe mal parmi les officiers de milice.

    La guerre est déclarée entre les officiers de milice

    Opposés sur la forme de leur revendication, la Société suisse des officiers (SSO) et le Groupe Giardino se rejoignent avec des nuances sur certains points. Une armée de 100'000 hommes est le minimum vital pour la SSO, c'est nettement insuffisant pour le Groupe Giardino.

    Ça chauffe entre les officiers de la milice! Le groupe Giardino a adressé un courrier aux présidents des 24 sociétés cantonales d’officiers, que chapeaute la Société suisse des officiers (SSO), pour faire part de son désaccord sur le projet de réforme de l’armée (DEVA), présenté en octobre dernier par le ministre de la Défense Ueli Maurer.

    Le ton déterminé et sans concession du Groupe Giardino «Pour une armée de milice forte» pointe du doigt, selon lui, la mollesse de la faîtière des officiers de milice. Et demande aux associations cantonales de se distancier de cette dernière. La démarche passe évidemment mal.

    L'armée a deux ennemis

    «L’armée a deux ennemis! Les extrémistes anti-armée du Groupe pour une Suisse sans armée (ndlr: GSsA) et de l’autre côté d’autres extrémistes: ceux du groupe Giardino qui, déçus des réformes en cours depuis deux décennies, font tout pour déstabiliser l’institution», explique sous couvert d'anonymat un spécialiste de la chose militaire. Le groupe Giardino est, il est vrai, adepte d’un parler intransigeant qui déplaît par la virulence de ses prises de position.

    «Mais enfin, il n’y a rien de polémique. Nous sommes en démocratie. La SSO a dit oui avec des réserves au DEVA. Nous disons non!», rétorque François Villard. Le Genevois est le seul Romand membre du comité du Groupe Giardino.

    «La SSO donne un avis que nous ne partageons pas. Nous rendons attentifs les officiers suisses au fait que l’armée s’est engagée dans un processus qui la détruit littéralement. Car cette réforme appliquée, l’armée ne pourra tout simplement pas répondre à sa mission constitutionnelle: défendre la Suisse et sa population.»

    Le ton irrespectueux

    L’enjeu de cette polémique est donc bel et bien les réformes de l’armée. Et si, sur certains points, la faîtière des officiers suisses peut rejoindre le Groupe Giardino, elle ne partage pas la méthode.

    «Nous ne sommes absolument pas d’accord sur la forme de cette lettre», explique Etienne Guggisberg, le vice-président de la société vaudoise des officiers. «Il est inadmissible d’avoir des propos irrespectueux envers le Conseil fédéral comme envers le chef de l’armée. Si nous pouvions avoir quelque sympathie pour les prises de positions courageuses du Groupe Giardino, nous sommes désormais obligés de nous distancier: nous ne tolérons pas ce manque de respect envers l’institution», poursuit Etienne Guggisberg.

    La SSO se distancie

    Même son de cloche auprès de Denis Froidevaux, le président de la SSO. «Je confirme l’existence de cette lettre qui se double d’une pétition du Groupe Giardino qui demande le renvoi pur et simple de toute volonté de réforme, l’achat immédiat du Gripen sans référendum, et de manière plus ou moins allusive la mise à pied de tout l’état-major de l’armée», rapporte Denis Froidevaux. A sa connaissance, aucune section de la SSO n’a répondu favorablement à la missive du Groupe Giardino.

    Et le président de la SSO de tenter de calmer le jeu, tout en se montrant déterminé. «L’attitude du Groupe Giardino est néfaste. Il ne veut que diviser des gens qui sont attachés à une armée de milice forte et de qualité. Giardino veut l'armee dont il rêve alors que la SSO celle dont on a besoin», prévient Denis Froidevaux.

    Et le Vaudois qui préside la SSO de préciser: «Nous voulons une armée de son temps et en adéquation avec notre société. La SSO travaille toujours dans un esprit de consensus afin de trouver des solutions sans que cela nous empêche d’être critiques.»

     

     


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  • Me Assane Dioma Ndiaye sur le decret réglementant le mariage entre militaires - «C'est salutaire... »

    e décret régentant le mariage entre militaires sénégalais est destiné simplement, dans son fondement, non pas à discriminer de façon substantielle, mais à ériger des garde-fous et à protéger des couches vulnérables, surtout les jeunes femmes qui s'enrôlent dans l'Armée, de l'abus de la position la plus dominante, du pouvoir de commandement attaché à la hiérarchie. Donc sa portée générale doit être saluée, même si de façon absolue son fondement ne peut être justifié. Toutefois, sur les principes de la non-discrimination et des droits humains, ce décret pris en octobre 2013 par le chef de l'Etat peut être attaqué. Des éléments d'éclairage avec Me Assane Dioma Ndiaye, président de la Ligue sénégalaise des droits de l'homme.

    Le président Macky Sall, chef suprême des Armées, a pris le 21 octobre 2013 un décret régentant les mariages entre militaires au Sénégal. Quelle appréciation faites-vous de cette mesure, en tant que défenseur des droits humains?

    Les motivations de ce décret, c'est apparemment de protéger, une nouvelle fois, les couches vulnérables, surtout les jeunes femmes qui s'enrôlent dans l'Armée. Nous savons que l'Armée repose sur le principe hiérarchique, c'est-à-dire, vous obéissez en principe à votre chef, sauf à faire recourir à la théorie des baïonnettes intelligentes. Cela veut dire que vous pouvez refuser d'obéir à un ordre illégal. Donc en théorie, on peut penser en quelque sorte qu'un chef demande la main à une subalterne, à un soldat femme qui vient de s'enrôler, lui propose un mariage, et que celle-ci, par une sorte de contrainte morale, accepte, alors qu'en réalité ce consentement serait vicié.

    Je pense que le souci, c'est d'éviter l'abus de la position la plus dominante. C'est une question de droit, une théorie qui existe en droit. Je pense que c'est salutaire pour éviter évidemment, un certain nombre de dérapages, même s'il n'est pas exclu que des mariages normaux puissent intervenir dans le cadre de rapports très saints entre officiers ou supérieurs et soldats de classe moyenne. Nous saluons dans tous les cas ce décret. C'est une sorte de garde-fou par rapport à tout consentement qui serait basé sur la contrainte ou sous tendu par une sorte de contrainte du fait de la hiérarchie. C'est un règlement de protection, un texte qui protège.

    Evidemment ça peut porter entorse au principe général que le «cœur a ses raisons que la raison ne connait pas», mais sa portée générale doit être saluée, même si de façon absolue on ne peut pas justifier son fondement. Sur le plan des principes, c'est tout juste pour éviter des abus de la position la plus dominante, un abus d'autorité carrément.

    Du point de vue de sa constitutionnalité, ne doit-on pas s'attendre à ce que ce décret soit attaqué. Si oui, qui est-ce qui a cette prérogative?

    Il est toujours possible, si cette mesure fait grief de l'attaquer. Sur le plan du principe de la non-discrimination, on serait tenté de dire que des citoyens concernés, par exemple les gradés militaires ou même quelqu'un qui serait soucieux de l'intérêt de la loi, pourrait attaquer ce décret. Si c'est à titre individuel, il faudrait prouver que ce décret vous fait grief. Mais si vous l'attaquez, ce serait certainement sur le principe de la non-discrimination, cela serait exclusivement pris ou envisagé dans le cadre de l'Armée et non dans d'autres catégories professionnelles comme la police, la gendarmerie ou même la fonction publique ou des sociétés privées où nous assistons de plus en plus à une sorte de harcèlement sexuel qui est basé plus ou moins sur une position hiérarchique dominante.

    Sur le plan du principe des droits humains, un tel recours pourrait être fondé parce que le principe de la non-discrimination interdit une mesure qui viserait à encadrer uniquement les droits d'une catégorie professionnelle ou sociale. On ne peut pas l'exclure aussi puisque nous sommes des militants des droits de l'homme.

    Et sur le plan de la philosophie du décret, l'exposé des motifs, ce qui sous tend le décret, c'est une mesure de protection. Maintenant, il faudra discuter du principe de proportionnalité parce que des fois une mesure peut privilégier des droits et sacrifier en même temps des droits, entre la protection de couches vulnérables, notamment des jeunes femmes qui s'enrôlent de plus en plus dans l'Armée et le principe de la non-discrimination par rapport au mariage entre différentes couches de la population. Et là, certainement le juge mettra en œuvre ce qu'on appelle le principe de proportionnalité pour voir la hiérarchie des droits à protéger.

    C'est un débat qui est ouvert et vous avez bien fait de le poser. La problématique, elle est grande : d'une part on peut indiquer la non-discrimination qui serait violée dans le cas présent manifestement et d'autre part la nécessité de protéger des couches vulnérables face à un abus ou un éventuel abus d'autorité ou de la position la plus dominante. C'est des questionnements, en tout cas nous saluons la mesure tout en réservant la possibilité pour les catégories touchées de pouvoir formuler des recours si elles estiment nécessaires ou si la mesure leur portait préjudice d'une manière ou d'une autre.

    Plusieurs pays ont accepté d'intégrer des femmes dans l'Armée. Avez-vous souvenance de la prise de tels garde-fous dans un pays?

    Certainement cette mesure n'est sans doute pas une particularité du Sénégal. Si le Sénégal en est arrivé à prendre cette mesure c'est que c'est en rapport aux dérapages qui ont été constatés un peu partout à travers le monde par rapport à la situation des femmes qui s'enrôlent dans l'Armée, surtout dans les zones de conflits où il y a une promiscuité très longue entre la hiérarchie et les hommes de troupes. Certainement tout ça pousse l'humanité de plus en plus à envisager un certain nombre de normes, soit à travers des Conventions internationales ou bien même à partir de bonnes pratiques.

    Je ne connais pas de Convention internationale régissant la matière, mais ça doit être une bonne pratique qui est partagée à travers le monde et qui fait que seule l'Armée, dans cette catégorie professionnelle, est souvent appelée à s'expatrier ou à se cantonner dans une zone bien déterminée pendant un temps aussi longtemps et qui implique une promiscuité entre hauts gradés et hommes de troupes et soldats. Donc ça explique que cette réglementation puisse s'attacher à l'Armée simplement, c'est une particularité du fonctionnement de l'Armée qui est appelé souvent à défendre le territoire, à se positionner dans des zones géographiques déterminées ou même à aller dans des zones de mission en des temps relativement longs et impliquant une promiscuité.

    C'est une bonne pratique destinée simplement, dans son fondement, non pas à discriminer de façon substantielle, mais à ériger des garde-fous et à protéger des couches vulnérables surtout en vertu de ce pourvoir de commandement qui est attaché à la hiérarchie et de l'obligation souvent d'exécution des hommes de troupe.


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  • La justice du Bangladesh a condamné à mort au moins 150 soldats de la division des Bangladesh Rifles (BDR) qui avaient participé à une mutinerie meurtrière en 2009. Des dizaines d'officiers avaient alors été massacrés.

    Quelque 400 autres soldats, sur les 823 jugés lors de ce procès, ont écopé de peines de prison allant jusqu'à quatorze ans, a dit à l'AFP le procureur, Baharul Islam, devant le tribunal à Dacca. L'accusation avait réclamé la peine de mort pour plusieurs des soldats jugés pour meurtres, torture, complots et autres charges.

    "Les atrocités étaient telles que même les cadavres n'ont pas été respectés", a déclaré le juge Mohammad Akhtaruzzaman à l'énoncé du verdict, devant une salle comble.

    Scènes de chaos

    Il a en revanche acquitté 270 accusés, provoquant des scènes de chaos dans le tribunal. Les condamnés ont eux aussi manifesté bruyamment, exprimant leur colère envers le juge.

    Les 823 soldats qui ont été jugés sont considérés comme les meneurs de la rébellion. Vingt-trois civils ont eux aussi été jugés, pour participation à un complot.

    Outre ce procès civil, des tribunaux militaires ont déjà statué sur le sort de quelque 6000 soldats, accusés eux aussi d'avoir participé à la mutinerie, qui s'était étendue à une quarantaine de postes frontières dans tout le pays.

    Critiques de HRW

    Ce procès a été critiqué par l'ONG Human Rights Watch (HRW). L'organisation basée à New York a estimé que le nombre d'accusés était bien trop important pour leur garantir un procès équitable.

    "Juger des centaines de personnes dans une salle de tribunal géante, avec des accusés qui n'ont quasiment pas accès à un avocat, est un affront aux critères internationaux de la justice", a déclaré le responsable de la branche Asie de l'ONG, Brad Adams.

    Des années de frustration

    La mutinerie, qui avait démarré le 25 février 2009 et duré une trentaine d'heures, avait éclaté au sein des Bangladesh Rifles, une unité chargée de la surveillance des frontières.

    Une enquête a conclu à des années de frustration et de colère de la part des soldats, qui réclamaient en vain des hausses de salaires et une amélioration de leurs conditions de vie.

    Les mutins avaient volé 2500 armes avant de faire irruption à une réunion annuelle de hauts responsables des BDR et de les abattre. Au moins 57 officiers avaient été tués et leurs corps mutilés jetés dans les égouts ou des fosses communes.

    Au total 74 personnes avaient été tuées, la plupart dans des conditions atroces: torturées, taillées en pièces ou encore brûlées vivantes. Il s'agissait de la plus importante rébellion militaire de l'histoire du pays.


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  • L'armée suisse a imaginé une attaque de la France contre la Confédération dans l'exercice 2013 des brigades blindées de Suisse romande, qui s'est déroulé du 26 au 28 août, révèle le journal Le Matin Dimanche.

    Concrètement, l'armée a imaginé que la France, en complète déroute financière, s'est désintégrée en plusieurs entités régionales, sous l'effet de la crise, et l'une d'elle, baptisée "la Saônia" a décidé d'attaquer la Suisse, forcée ainsi de se défendre, selon le scenario retenu.

    L'exercice, appelée Duplex-Barbara, est fondé sur une invasion de la "Saônia", soit le territoire du Jura français, à partir de trois points de passage, proches de Neuchâtel, Lausanne et Genève, selon une carte reproduite par le journal, qui a pu consulter les détails de l'opération.

    Une organisation paramilitaire proche du gouvernement de la Saônia, et appelée BLD (Brigade Libre de Dijon) veut "venir chercher l'argent que la Suisse a volé à Saônia", selon l'exercice militaire et organise des attentats en Suisse.

    En 2012, l'exercice militaire suisse, appelé "Stabilo Due", prévoyait la chute de l'euro, entraînant un chaos social en Europe et un afflux de réfugiés en Suisse.

    Selon Daniel Berger, commandant de la brigade blindée suisse, "l'exercice n'a strictement rien à voir avec la France que nous apprécions, il a été préparé en 2012, alors que les relations fiscales franco-suisses étaient moins tendues".

    Dimanche dernier, les Suisses ont voté à une très large majorité le maintien de leur système d'armée de milice, basé sur la conscription militaire obligatoire.

    Ainsi, 73,2% des votants ont dit non à la proposition du Groupe pour une Suisse sans Armée (GSsA), qui demandait la fin du service militaire obligatoire et de le remplacer soit par des volontaires, soit par une petite armée de métier.

    L'armée de milice constituée de citoyens-soldats est considérée comme l'un des piliers fondateurs de la nation suisse. Ses effectifs sont de 155.000 aujourd'hui.

    En Europe, la majorité des pays ont abandonné le service militaire au profit d'une armée de métier.


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